La France malade du Déni

Publié le par Dialectikon

 
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Grèves corporatistes et égoïstes, blocages et destruction de biens publics, émeutes, l'automne français de 2007 ne nous aura pas épargné.

Face aux refus de voir et de savoir, à la négation du droit, la classe politique et médiatique se tait sur le fond et affiche une silence complice sur la forme.

 

Déni de justice

 

Mais le plus affligeant, c'est que pas un ministre, pas un responsable politique, pas un intellectuel médiatique, pas un journaliste n'ose réaffirmer la règle de base de toute société civilisée : quels que soient le désarroi ressenti et le dommage subi, on ne peut en aucun cas faire justice soi-même.

Si cette règle n'est plus d'actualité, qu'on nous le dise : mais alors il ne faudra pas pleurer sur le retour de la loi de la jungle.

 

Déni de

démocratie

Il était pathétique d'observer dans son émission, Serge Moatti, le regard fuyant, battant en retraite devant l'aplomb de cette déléguée de la coordination étudiante, s'auto-proclamant représentative. Lors de ce débat toujours savamment déséquilibré, face au bredouillant Henri Guaino et une majorité d'invités sympathisants, debout, sans état d'âme et sûre d'elle même, elle dominait.

Bien entendu l'étudiant non gréviste n'a pas été autorisé à s'exprimer complètement : il est vrai aussi que contrairement aux activistes, ces jeunes manquent de formation à la dialectique et à la prise de parole en public.

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Sur une autre chaîne on a pu voir un reportage sur l'occupation de l'Université de Rennes II.

Les journalistes accompagnaient le vice-président, venant de constater l'interdiction qui leur était faite de circuler librement dans cet établissement public : ils repartent et sont harcelés par un gréviste, s'immisçant dans l'entretien, réclamant le droit de ne pas être filmé tout en se plaçant entre la caméra et le vice - président, virevoltant. Un chef d'œuvre de malhonnêteté intellectuelle et de provocation : il n'élevait pas la voix, n'usait pas de violence au sens strict mais exigeait des réponses, s'interposait, plaçant sa main sur l'objectif de la caméra, exerçait un droit d'interpellation sans respect de l'interlocuteur, des journalistes et bien entendu des téléspectateurs. Pour un militant, il n'y a qu'un pas du harcèlement à la guérilla.

 

Enfin, dans l'indifférence générale, François Hollande, premier secrétaire du Parti Socialiste, représentant du peuple à l'assemblée nationale, accepte le blocage des Universités lorsqu'il est voté « démocratiquement » : pourtant le vote ne légitime pas ce qui est contraire aux bonnes mœurs, illégal et anti-constitutionnel. Faudrait-il considérer comme légitime une assemblée générale votant, y compris à bulletins secrets, la destruction d'une faculté, la prise d'otages, l'assassinat d'un président d'Université ou d'un élu ?

 

Supposons qu'à Villiers le Bel, les policiers soient les uniques responsables de l'accident de la circulation qui a coûté la vie à ces deux adolescents. On peut alors comprendre la peine extrême des amis et parents, leur colère même, l'appel à la justice par des plaintes déposées, mais en aucun cas ce déferlement de vengeance et de haine, cette haine sans cesse réclamée et justifiée. Ils disent « j'ai la haine » comme on a la vérole ou la grippe parce que « je hais » renvoie à sa propre responsabilité.

Publié dans Administration

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