Enseignement de la morale ? C'est pourtant pas compliqué !

Publié le par Dialectikon

Suite aux attentats, aux "incidents", autrement dit incendies volontaires, agressions, pillages dans la banlieue parisienne les hommes politiques adressent un message de courage à travers des marches silencieuses, une presse subventionnée toute aussi silencieuse et de grands discours sur les "valeurs de le République, de la démocratie, sur l'humanisme" ! On sent tout de suite l'efficacité de la posture !

Du temps de l'instruction publique, il y avait des cours de morale. On nous a expliqué que c'était mal, bourgeois, un peu catho en somme. il s'agissait des relations aux autres, à l'autre , le respect mutuel. Puis l'Education nationale a infligé aux enfants les grandes notions abstraites, la République, la démocratie. Trop général, trop vague, toujours la soumission au groupe et nul place pour l'individu.

C'est pourtant simple !

Voici dans cette classe le prof et les élèves Robert et Gustavine.* Le prof fait la leçon :

« Voilà. Chaque être humain est propriétaire de son corps, de ses pensées et du résultat de son travail. Personne ne peut l'obliger à se soumettre à une ou plusieurs personnes, que ce soit par la force, par la ruse, l'intimidation, le chantage etc. Sinon, il a le droit de se défendre.

Toi Robert, Gustavine ne peut pas t'obliger à faire ce que tu ne veux pas faire, à te prendre ton blouson, ta tablette, à te piquer ton argent de poche, à te faire mal, à t'insulter etc.

Toi Gustavine, personne ne peut t'obliger à faire ce que tu ne veux pas faire, à te tirer les cheveux, à te prendre ta tablette, à te faire mal, à t'insulter, à "aller à la pêche aux moules, moules, moules et te prendre ton petit panier, maman" etc.

Toi Robert tu ne peux pas obliger Gustavine à s'habiller selon tes règles, à lui faire faire ce qu'elle ne veut pas faire, à adopter ta foi, tes convictions et tes coutumes, à ne fréquenter que les hommes que tu choisis etc.

Toi Gustavine, tu ne peux pas obliger Robert à manger ce qu'il n'aime pas ni à l'empêcher de manger ce qu'il aime, à s'habiller différemment, à adopter ta foi, tes convictions et tes coutumes, à ne pas regarder les filles, à t'obéir...

N'est-ce pas naturel que vous ayez les mêmes droits ?

Si vous voulez faire des choses ensemble, vous vous mettez d'accord sans que l'un impose quoi que ce soit à l'autre. Et vous pouvez même changer d'avis.

Ce qui est vrai entre vous deux, est vrai pour tout le monde, pour chacun dans la classe, entre garçons, entre filles, entre groupes, c'est vrai pour tous les êtres humains pris individuellement, où qu'ils soient sur terre.

Voilà, la leçon de morale est terminée. Ce n'était pas long, n'est-ce pas ?

Il n'y a plus qu'à appliquer tout au long de votre vie...»

Bon maintenant, je descends de mon petit nuage, je range mon pipeau, je me sers un whiskey, je le bois à la Liberté et je vous dis « bonne nuit les petits...»

* les prénoms ont été changés pour préserver leur anonymat.

 

Lu le 28 août 2015 dans la lettre quotidienne de Valeurs Actuelles

ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE : POUR QUOI FAIRE ? .. L’« enseignement moral et civique », une des réponses du gouvernement aux attentats de janvier, est l’une des nouveautés de la rentrée 2015. Apprentissage du vivre-ensemble, développement de l’esprit critique, lutte contre le racisme et toutes formes de discriminations… Le programme est vaste. Tellement vaste qu’il laisse certains professeurs sceptiques : cet enseignement doit « assurer principalement la compréhension de la règle et du droit ». Mais comment initier des collégiens aux questions juridiques, qui demandent une grande maturité ?

Publié dans Débat libéral

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